Hélène Leriche, vétérinaire et écologue, responsable Biodiversité-Économie à l’association ORÉE et amie de la Fondation Yves Rocher, nous parle de la biodiversité et salue les initiatives des projets Terre de Femmes.
La « crise de la biodiversité » : une catastrophe pour la vie terrestre
Si l’on entend beaucoup parler de la crise de la biodiversité aujourd’hui, il est question d’une érosion massive des espèces qui, pour la première fois, est provoquée par l’être humain. Auparavant, les extinctions avaient été causées par des catastrophes naturelles. De même pour le climat, vital pour tout être vivant, qui est profondément perturbé les activités humaines modernes. Sixième crise de la biodiversité et dérèglement climatique constituent les changements globaux qui se conjuguent et s’amplifient mutuellement, mettant à mal la vie terrestre et sa capacité d’évolution, celle qui lui a permis de s’adapter depuis son émergence.
Mais au fait, c’est quoi, la biodiversité ?
Un terme relativement jeune pour une réalité ancestrale ; celle du monde vivant qui ne cesse d’évoluer depuis des milliards d’années et dont notre vie dépend en tout point. Puisqu’il faut définir les choses, je préfère penser la biodiversité comme « la multiplicité des interactions entre organismes dans des milieux en changement », selon la définition de l’anthropologue et économiste Jacques Weber. Une multiplicité à toutes échelles ; pour des organismes de tous types, humains et organisations humaines comprises. Des interactions dans le temps et l’espace. Et surtout le changement, la dynamique. Un vivant qui n’existe que parce qu’il évolue sur une trajectoire, comme un funambule sur un vélo qui ne tient debout que parce qu’il avance, selon l’image de Pierre-Henri Gouyon[O1] . Dans cette dynamique tout organisme élabore des liens de coopérations, des co-évolutions qui nous offrent un « tissu vivant planétaire » dans lequel nous sommes enchâssés de façon vitale et avec lequel il est question de faire équipe, comme le disait Robert Barbault.
C’est un potentiel naturel avec lequel il est question de co-évoluer, en y reprenant notre place avec humilité et responsabilité du fait de nos moyens et notre statut d’espèce majeure sur les dynamiques du vivant (biodiversité et climat). Il s’agit de se ré-ancrer dans ce monde vivant et sa dynamique. Il recèle toute la créativité de milliards d’années de co-évolution du vivant, sous contraintes d’espace et de ressources. Quelles sources d’inspiration !
La place et la responsabilité de l’humain
Mais il est important également de prendre conscience que derrière chaque enjeu de biodiversité, se cache un humain, ici, ailleurs, aujourd’hui, demain. Il n’y a pas d’enjeux de biodiversité en tant que tels, mais bien des « enjeux entre humains à propos de la biodiversité ». La biodiversité nous apprend la diversité, la complémentarité, la dynamique et il nous revient de développer nos capacités de coopération, de collaboration, entre nous, et avec le reste du monde vivant.
Les projets Terre de Femmes, par et pour le vivant
Toutes les initiatives des projets Terre de Femmes illustrent cette diversité des possibles, cette énergie et cette créativité indispensables, cet esprit d’équipe, entre humains, avec le vivant, pour tous, pour nous. Bravo !
Vous aussi, vous avez un projet en faveur de la biodiversité, avec une visée sociale et environnementale ? Vous cherchez à être soutenue ? Candidatez au Prix Terre de Femmes et décrochez peut-être une bourse et le soutien de tout un réseau de femmes engagées.