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Portrait d'Elise Rebut, Membre du Conseil d'Administration de la Fondation Yves Rocher. ©Fondation Yves Rocher

Elise Rebut, une Conseillère politique experte en biodiversité

Directrice des partenariats publics européens chez Conservation International mais également membre du Conseil d’administration de la Fondation Yves Rocher. Elise Rebut nous partage son immense savoir et ses connaissances sur l’ouverture internationale.

Quels rôles jouent les négociations internationales ? Permettent-elles réellement de se mettre d’accord sur les sujets de la préservation de la biodiversité et plus largement du dérèglement climatique ?

Elise : En juin 1992, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, également appelée « Sommet de la Terre », s’est tenue à Rio de Janeiro, au Brésil. Elle a notamment permis l’adoption de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement ainsi que la création des trois conventions de l’ONU sur les changements climatique, la biodiversité et la lutte contre désertification.

Ces trois Conventions prévoient la tenue de « Conférence des Parties » (Conference of the Parties en anglais ou CoP) tous les ans ou tous les deux ans, dans le cadre desquelles les Parties (196 Etats et l’Union européenne pour les conventions climat et désertification, 195 Etats et l’Union européenne pour la convention biodiversité) adoptent par consensus des décisions. La mobilisation du grand public, des entreprises, de la recherche, des ONG etc. est indispensable pour appuyer l’urgence et l’importance des actions et proposer des solutions innovantes.

Parallèlement à ces processus spécialisés, il est important de garder en tête que les questions environnementales sont intrinsèquement liées à une multitude d’enjeux (commerce, énergie, infrastructures etc.). Elles doivent par conséquent être traitées de façon transversale, dans l’ensemble des processus et institutions.

Quels sont les grands enjeux liés à la biodiversité ?

E : Sir Robert Watson, président de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, l’équivalent du GIEC pour la biodiversité) résume de façon très claire la situation « La santé des écosystèmes dont nous dépendons, ainsi que toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais. Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier ».

L’évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques de l’IPBES met en évidence que l’érosion de la biodiversité entrave l’atteinte des objectifs de développement durable dans 80% des cas où les cibles ont été évaluées, et en particulier de ceux liés à la pauvreté, la faim, la santé, l’eau, les villes, le climat, les océans et les sols. 

Quels liens faites-vous entre Nature et dérèglement climatique ?

E : Les crises de la biodiversité et des changements climatiques sont liées et se renforcent mutuellement. Les écosystèmes stockent la moitié des émissions de dioxyde de carbone générées par l’Homme et jouent un rôle fondamental dans l’adaptation aux changements climatiques. Ces derniers affectent la Nature et les services fournis par les écosystèmes, à tel point que nous risquons d’atteindre des seuils d’irréversibilité.

Il est par conséquent indispensable d’apporter des réponses conjointes à ces deux crises, notamment en stoppant la dégradation et la perte des écosystèmes, et en particulier de ceux riches en carbone et en biodiversité (comme les forêts, les zones humides, les savanes, les mangroves, les herbiers marins etc.), en promouvant leur restauration, en favorisant l’agriculture et la foresterie durable et plus largement en intégrant de façon systémique la biodiversité et le climat dans l’ensemble des décisions et actions.

Vous venez d’intégrer notre conseil d’administration, pourquoi avoir accepté cette mission ?

E : L’intégration au conseil d’administration de la Fondation Yves Rocher est à la fois un immense honneur et un immense plaisir ! Les actions de la Fondation sont de véritables sources d’inspiration. Elles sont ancrées sur le terrain, enrichies par des rencontres multiples, et sources de réflexions et de propositions extrêmement riches. J’ai beaucoup appris en travaillant au sein de la Marque et de la Fondation Yves Rocher entre 2007 et 2012. J’espère pouvoir apporter à la Fondation mon expérience des négociations internationales et des projets axés sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité.

Que diriez-vous de la Fondation Yves Rocher ? En un seul mot ? Pourquoi ?

E : Emerveillement ! En amenant directement au contact de la nature, en partageant des expériences de terrain, la Fondation suscite à la fois étonnement et admiration, tout en renforçant la connaissance de la biodiversité. Ces éléments constituent des éléments clés dans la protection de la biodiversité.

Qu’est-ce qui vous donne de l’espoir aujourd’hui ?

E : L’évaluation mondiale de l’IPBES analyse qu’il n’est pas trop tard pour agir face à l’effondrement de la biodiversité, mais à condition que les changements soient d’envergure et à tous les niveaux, du local au mondial, en prenant en considération les facteurs technologiques, économiques et sociaux, y compris en termes de paradigmes, objectifs et valeurs. Le bouillonnement d’initiatives concrètes, mis en avant notamment par la Fondation, donne véritablement de l’espoir et a vocation à être dupliqué, amplifié, et à inspirer à toutes les échelles !

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