Sophie Pontgelard a créé Saute Ruisseaux en 2016. Association d’éducation à l’environnement et aux territoires, son but est de créer du lien entre les humains et leur environnement en donnant la possibilité à chacun de trouver sa place dans notre société et dans cette grande aventure humaine.
En 3 mots pouvez-vous nous décrire votre association Saute Ruisseaux ?
Sophie :
- L’humain car chacun d’entre nous (participant, bénévole etc…) dispose d’un savoir infini à partager.
- La nature: c’est la première ressource de savoirs, de liens, d’action et de ressourcement aussi.
- La marche: on fait tout à l’extérieur, aucune activité n’a lieu à l’intérieur. Promouvoir le dehors et le mouvement mobilise notre capacité de réflexion, d’actions, de tisser des liens.
Quelles actions proposez-vous ?
S : Les balades paysannes : nous nous rendons sur les lieux de travail des paysans avec le grand public (fermes locales et bio). L’objectif est de lui faire découvrir le rôle des paysans et paysannes au sein de notre paysage et de notre environnement. Sur le long terme, il s’agit de créer du lien en local entre les gens.
Certes nous travaillions à l’échelle régionale mais dans un souci de cohérence environnementale et de confort de travail, nous concentrons nos activités plutôt à l’échelle locale.
Avec le programme La nature c’est classe, nous souhaitons accompagner les enseignants et les élèves à faire classe dehors.
Nous créons aussi notre petit catalogue d’activités. Nos balades insolites, en partenariat parfois avec des artisan.ne.s. auxquels les personnes peuvent s’inscrire.
Quel est votre public ?
S : Nous n’avons pas de public préférentiel. Nous travaillons autant avec le public scolaire que les anciens, mais aussi les 0-3 ans, les collèges ou les lycées. Nous sommes multi-outils et multicanal.
Quel est votre rôle au sein de Saute Ruisseaux ?
S : L’intitulé de mon métier c’est éducatrice à l’environnement et à la nature. Mais je n’aime pas trop le terme éducatrice ou animatrice, je préfère celui d’accompagnatrice. La vie des associations, nous amène aussi vers l’administratif et les partenariats. Moyens pour mettre en œuvre notre programme. Dans l’association, nous sommes 2 salariées et bientôt 3.
Avez-vous remarqué un engouement croissant du public pour vos activités ?
S : Oui vraiment, l’engouement est de plus en plus fort. Les activités pour les enfants fonctionnement très bien. Les élus nous font de plus en plus appel à nos services pour accompagner les structures et le soutien à la scolarité. Nos actions sont plus en plus locales, c’est très intéressant parce que nous relocalisons aussi nos énergies.
Le jeune public est particulièrement en attente et motivé. Nous sommes en train de vivre des prises de conscience très profondes pour certains, qui durent depuis deux ans. Cela s’intègre dans le programme scolaire.
Avez-vous un exemple d’action menée auprès des jeunes à partager avec nous ?
S : L’année dernière, nous avons créé les Clubs nature. Sur la commune de Peillac, il y a l’élection du conseil des jeunes, nous voyons dans leurs programmes de campagnes qu’ils sont de plus en plus impliqués dans l’écologie et la solidarité. On observe une vraie graine d’engagement. Nous avons une responsabilité, en tant qu’adulte de la communauté, celle de leur fournir un cadre, un espace des possibles qui leur permette d’évoluer et de grandir, de les accompagner dans leur élan.
Les débats avec les jeunes adultes me fascinent aussi. Pendant deux ans nous avons accompagné un lycée agricole dans leur module de développement durable. Nous les avons accompagnés toute l’année et en fin d’année, nous les avons amenés marcher sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle. Quand on marche parfois les rôles s’échangent. Les ados sont passionnants dans leur questionnement et leur rapport avec la nature à la société.
Quel est votre rapport avec la nature ? Pourquoi avez-vous décidé de vous engager ?
S : J’ai grandi dans une ferme isolée et tenue par ma mère. Vers 12/13 ans, le paysage a brutalement évolué suite à de lourds travaux de voierie. Aux abords de la ferme, c’est là que j’ai eu une prise de conscience. En 3ème je savais déjà ce que je voulais faire,
J’ai travaillé au Niger, dans l’Est de la France toujours dans ce même domaine avec des façons de faire différentes et des sujets différents.
L’environnement est indissociable de nos activités, de notre santé… il n’y a pas de projets sans environnement. C’est une source d’inspiration infini, j’ai fait des études toutes axées autour de la nature. Quand on se rend compte de ce qu’offre la nature, on comprend qu’il ne suffira pas que d’une vie pour tout découvrir et on prend conscience de notre petite place dans la planète et dans l’univers. C’est ancré, c’est comme ça. La nature, c’est une source d’apprentissage qui m’a permis de comprendre la société, les humain.e.s.
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