jean-philippe beau-douëzy écologue fondation yves rocher

Jean-Philippe Beau-Douëzy

Des idées bien plantées

Ecologue, Jean-Philippe Beau-Douëzy a intégré la Fondation dès ses débuts en co-créant, avec Jacques Rocher, le programme Plantons pour la Planète. Il fait également vivre un écocentre, en Sologne, où il propose des séminaires et des stages en permaculture.

C’est quoi, aujourd’hui, être écologue ?

Très simplement, être écologue, c’est étudier la nature. Étudier ses écosystèmes, leurs fonctionnements, les différentes interactions qu’il peut y avoir entre toutes les composantes, que ce soient les végétaux, les animaux… ou les humains.

Quel a été ton parcours ?

Je suis rentré dans la conservation de la nature, des animaux pour être exact, dès mes 15 ans. J’ai fait mes classes à la Fédération des Jeunes pour la Nature, qui était l’organisation la plus importante sur le sujet dans les années 70. On avait la chance d’avoir comme mentors Cousteau, Tazieff, Bombard… A l’époque, la question de la disparition de la biodiversité était déjà d’actualité, tout comme les questions de surexploitation des espèces et des ressources, de pollution de l’air et des océans.

J’ai toujours voulu agir pour la nature. Je suis donc devenu un écologue de terrain

Qu’est-ce qui t’a amené à devenir cet « écologue de terrain », comme tu te définis toi-même ?

Cousteau disait cette phrase qui m’a toujours suivie : « On ne peut pas protéger ce qu’on n’aime pas, et on ne peut pas aimer ce qu’on ne connaît pas ». C’est ce qui m’a avant tout amené à devenir naturaliste c’est-à-dire celui qui étudie la nature, le généraliste. Ensuite, j’ai toujours été tourné vers l’action et je voulais agir pour protéger l’environnement. Je suis donc devenu un écologue de terrain avec des organisations comme Europe Conservation, le CEDREB, l’UICN…

Puis tu as créé la F.E.R.M.E du Bouchot, en 2002…

Après avoir été engagé pendant 35 ans dans la conservation de la nature, j’ai rencontré ma compagne et on a pris une ferme. Au départ, je voulais y animer des formations de naturaliste.

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Avant, j’étais dans la conservation ; avec la permaculture, je suis dans la reconstruction.

C’est là qu’est arrivée la permaculture dans ta vie ?

En effet, je commençais à avoir un changement d’approche. Je me disais « Ok, on n’a pas sauvé les baleines, on n’a pas sauvé l’Amazonie… et dans le même temps on a beaucoup détruit les milieux naturels, et notamment les sols, qu’on a érodés de manière considérable ». Et quand j’ai rencontré la permaculture, dans les années 2000, j’ai découvert quelque chose que j’avais déjà commencé à faire, à savoir restaurer les milieux naturels. Avant, j’étais dans la conservation ; avec la permaculture, je suis dans la reconstruction.

C’est la définition de la permaculture ?

C’est ça : la permaculture, c’est recréer des écosystèmes durables et productifs. Bien sûr il y a la dimension agricole, productive ; mais la permaculture va au-delà : c’est une approche globale et durable de l’homme et de son milieu, de l’énergie, de l’eau, des déchets…

Au Bouchot, on reconnecte les individus à la terre et à eux-mêmes

Pour en revenir à la F.E.R.M.E* du Bouchot, qu’y faites-vous exactement ?

Le Bouchot est un écocentre, dans lequel nous faisons trois choses : premièrement, de l’accueil. Nous sommes maison d’hôtes, gite et camping, avec le label Accueil paysan. De l’expérimentation aussi, puisqu’on réalise des Jardins Forêts Comestibles. D’autre part c’est un lieu de transmission des savoirs : nous accueillons des groupes, des individuels ou des entreprises, que nous formons à l’observation et à l’étude de la nature, et à la permaculture. On organise des activités pour reconnecter les individus à la terre et à eux-mêmes. C’est un lieu en perpétuel mouvement.

* Faire Ensemble dans le Respect Mutuel avec la permaculturE

Quelle est l’histoire derrière ta collaboration avec la Fondation Yves Rocher et le programme Plantons pour la Planète ?

J’ai collaboré dès le départ à la Fondation. En effet j’ai rencontré Yves et Jacques Rocher il y a très longtemps car Yves Rocher a été un des premiers mécènes de la Fédération des Jeunes pour la Nature. En 90, j’ai été appelé à participer à la création de la fondation, en mettant en place, avec Jacques, le premier programme de Plantation d’arbres fruitiers en Amazonie. En 2007, Jacques a fait appel à moi pour co-construire le programme Plantons pour la Planète. Actuellement, j’identifie les nouveaux projets puis je vais sur le terrain pour accompagner ces programmes – tout en faisant attention à mon empreinte carbone. Sur place, nous organisons aussi des rencontres entre planteurs d’autres régions, pour un partage des savoirs et des pratiques.

Que souhaiterais tu transmettre aux générations futures?

« L’avenir sera aux humains qui planteront des arbres fruitiers ». Ça n’est pas de moi, c’est d’un homme-médecine amérindien dont j’avais suivi les enseignements. Cette phrase m’a toujours accompagnée. Tout le monde devrait se l’approprier.

En plantant des arbres aujourd’hui, c’est à l’humanité qu’on s’intéresse

À ce propos, en quoi planter des arbres est un acte essentiel ?

Planter des arbres c’est vraiment le premier geste pour réparer les sols. Les arbres jouent un rôle très important, y compris contre le réchauffement climatique, mais aussi dans la préservation des ressources en eau, dans la fabrication de l’humus, véritable source de vie. On est face à une telle dégradation de sols et de telles situations humaines dévastées par ces problèmes que c’est absolument essentiel de replanter. En plantant des arbres fixateurs d’azote, on libère aussi les paysans des charges qui pèsent sur eux à cause des engrais qui ne donnent que de piètres résultats tout en abimant encore plus l’écosystème… La plantation d’arbres, ça n’est pas seulement planter des arbres. En fait, en plantant des arbres aujourd’hui, c’est à l’humanité qu’on s’intéresse.

On devrait mettre un quart d’heure par jour les mains dans la terre

Aujourd’hui il n’est pas toujours facile de savoir quoi faire pour agir pour la sauvegarde de la biodiversité. Quels conseils nous donnerais-tu ?

Déjà, d’aller marcher dans la nature la plus proche et d’aller se reconnecter à elle. C’est une véritable priorité, et beaucoup des maladies de l’humanité aujourd’hui pourraient être évitées par un contact régulier avec la nature. Et la deuxième chose, que tout le monde peut faire, c’est planter un petit arbuste, une petite plante. Mettre les mains dans la terre, ressentir cette énergie très particulière, profonde, féminine. On devrait mettre un quart d’heure par jour les mains dans la terre. Les initiatives telles que les jardins partagés, les Incroyables Comestibles sont à encourager. Recycler ses déchets c’est bien, manger local c’est bien… À l’échelle du citoyen, tout geste est bon.

Plus d’infos sur le projet de Jean-Philippe :

Site Le Bouchot

Facebook @lebouchot

Instagram #Lebouchot

Linkedin Eco-Lieu Le Bouchot

Vous avez envie d’en savoir plus sur notre programme de plantation d’arbres en France et dans le monde ?

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