milène matos portugal

Milène Matos

Coeur vert et yeux azurs

Biologiste, Milène Matos travaille au coeur de la forêt de Bussaco pour protéger ce patrimoine végétal unique. Un travail colossal, récompensé par la Fondation Yves Rocher en 2015.

Milène Matos avance au milieu de la forêt, fascinée, passionnée, amoureuse et attentive au moindre chant d’oiseau, bruissement de feuilles et même au silence des insectes tapis sous la végétation. Milène aime cette vie, préservée par cette forêt millénaire sur les hauteurs de la montagne de Bussaco au centre du Portugal, cette vie qu’elle contribue à préserver grâce à son action.

Il paraît que tu racontes l’histoire de la forêt de Bussaco comme personne !

Les moines nous ont fait un magnifique cadeau. Ils ont posé la première pierre le 7 Août 1628 et ont construit le monastère en faisant le choix de vivre en harmonie avec la nature. Aujourd’hui, ces 17 hectares de forêt n’ont pas été touchés. Il y a ici un véritable trésor. Notre trésor. Cette forêt est restée authentique comme elle l’était il y a plusieurs siècles. C’est un oasis de biodiversité précieux. Certains amphibiens menacés et très rares se sont installés ici. Nous avons répertorié 11 espèces d’insectes uniques que l’on ne trouve qu’à Bussaco. Il existe 25 espèces différentes de chauve-souris dans tout le Portugal, notre forêt en abrite à elle seule 16.

En quoi la forêt de Bussaco se distingue des autres forêts portugaises ?

L’activité de papeterie est importante au Portugal. Partout, les industriels ont fait pousser des eucalyptus nécessaires à la fabrication du papier. Or, ces arbres ne sont pas adaptés à notre environnement. Il appauvrissent la terre et consomment énormément d’eau. Quand vous regardez autour de vous, vous avez une impression de verdure mais c’est en réalité un désert et une véritable catastrophe environnementale. La forêt de Bussaco est cernée par les eucalyptus étendus à perte de vue. Notre forêt est une petite poche de résistance, une enclave de biodiversité que nous nous devons de défendre.

Avant d’enlever un arbre ou certaines plantes, je demande pardon à la nature.

Défendre la nature, c’est forcément la débarrasser des espèces invasives ?

Le parc compte près de 700 essences végétales. 400 d’entre elles sont natives de la région, et 300 catégorisées comme invasives sont souvent importées d’autres régions par l’Humain. Elles empêchent ou limitent le développement des plantes et arbres indigènes indispensables à la faune et à la flore locales. Chaque geste est pensé en amont pour anticiper les conséquences sur la biodiversité. Il faut respecter la nature et les êtres vivants. Tout doit se faire dans un but précis et avant d’enlever un arbre ou certaines plantes, je demande pardon à la nature.

Des détenus formés au travail de la préservation de cette forêt travaillent aux côtés des bénévoles, parmi eux Graciano, 60 ans.

Graciano est exceptionnel avec les plantes. Avant la prison il était agriculteur. Il a tout appris ici. Il a des mains en or. Quand il est absent, les plantes le sentent… On a beau faire comme lui, le résultat n’est pas le même et les plantes ne sont pas en forme. Elles reprennent du poil de la bête dès son retour. Vous voyez, la nature sait vous rendre ce que vous faites pour elle. Elle vous fait du bien et elle ne juge jamais.

Que t’apporte le Grand Prix International Terre de Femmes ?

Marta et son combat pour la forêt, Lanka militante pour la défense des semences libres… Ces femmes ont toutes inspiré mon engagement. Le Grand Prix International Terre de Femmes est une véritable reconnaissance de ce combat que nous menons tous, ici, sur le site protégé de Bussaco. Depuis la remise du Prix à Paris, je suis passée à la télévision, les gens m’interpellent parfois dans la rue, c’est amusant. Plus qu’une reconnaissance, l’attribution du Grand Prix International Terre de Femmes est pour moi une vraie chance, car j’ai aujourd’hui la possibilité grâce à cette récompense de créer ma propre ONG pour continuer l’action à Bussaco et même l’étendre ailleurs. Beaucoup de villes m’ont contactée pour me proposer de travailler avec elles sur l’environnement.

 

Consciente de la richesse et de la fragilité de cet environnement Milène Matos travaille sans relâche avec de nombreux bénévoles à entretenir et préserver cette forêt. Pour y parvenir, elle mène aussi des campagnes de sensibilisation auprès du public et accueille chaque jour des visiteurs de tous âges pour expliquer sa mission ici et le caractère absolument exceptionnel, mais aussi fragile de ce lieu.

Plus d’infos sur le projet de Milène : 

Site Mata Nacional do Bussaco

Facebook @matanacionaldobussaco

 

Vous aussi, vous vous engagez pour l’environnement ?

Découvrez le Programme Terre de Femmes qui soutient les projets de femmes qui s’engagent pour notre futur et celui de notre planète.

 
 
 

 

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