Après Longyearbyen en Norvège, la ville la plus au Nord, Axelle de Russé va se rendre dans la ville la plus au Sud en Patagonie chilienne. Le froid ne lui fait pas peur, c’est plutôt le réchauffement climatique qui l’alarme. Notre chère photojournaliste originaire de Bordeaux, mais pour qui le Chili a une place particulière, va donc retourner dans son pays de cœur pour nous montrer comment les habitants de Puerto Williams vivent et cohabitent avec le dérèglement climatique.
Axelle de Russé : une photojournaliste affirmée et confirmée
Axelle de Russé n’en est pas à son premier photoreportage. Depuis 2006, elle sillonne le monde et met en lumière des sujets sensibles. Du retour des concubines en Chine, aux violences sexuelles que subissent les femmes dans l’armée française en passant par la réinsertion des femmes libérées de prisons en France ou encore la GPA en Ukraine, Axelle est une photojournaliste prolifique et reconnue. Ses divers projets lui ont valu des récompenses prestigieuses dans le domaine de la photographie et du photojournalisme avec entre autres le Prix Canon de la femme photojournaliste lors du Festival Visa pour l’Image en 2008 et le Prix Françoise Demulder, également au Festival Visa pour l’Image, en 2021. A cela s’ajoute également l’obtention de plusieurs bourses dans sa carrière, preuve de la portée et de l’importance de son travail.
« Tierra de Fuego », ou l’exploration du peuple le plus austral au monde
Cette année, pour les 10 ans de notre Prix Photo en partenariat avec Visa pour l’Image, notre jury a souhaité récompenser Axelle de Russé pour son projet « Tierra de Fuego ». Ce projet photo journalistique s’inscrit dans la continuité d’un premier volet réalisé dans le village le plus au Nord : Longyearbyen, sur la péninsule du Svalbard en Norvège. Depuis 2016, elle rend régulièrement visite aux habitants de ce village afin de capturer le quotidien de ses habitants qui doivent faire face au réchauffement climatique et ses conséquences.
Son deuxième volet, « Tierra de Fuego », n’est autre que le même projet de représentation du dérèglement climatique et ses conséquences sur un peuple, mais cette fois-ci dans le village le plus austral au monde : Puerto Williams en Patagonie chilienne. Ce petit village austral souffre de plus en plus des conséquences du réchauffement climatique avec des pics à 40°C, jusqu’alors inimaginables dans la région. Cela entraine la fonte des glaciers dans le détroit de Magellan et l’apparitions de nouvelles espèces de poissons dû au réchauffement des eaux, ou encore les risques d’incendies. Axelle de Russé va donc mettre en image ces conséquences, mais surtout ce que les habitants de Puerto Williams font au quotidien pour s’adapter et préserver leur environnement. A travers son travail, nous nous rendrons compte que même si Longyearbyen et Puerto Williams sont aux antipodes, ils ont en réalité plus de points communs que l’on peut imaginer.
Rallier photographie et réchauffement : une technique bien à elle
Comment se rendre compte de la fonte des glaciers ou encore du réchauffement avec seulement des photos ? En bref, comment montrer en image un processus sur le long terme ? Axelle a dû innover et trouver des techniques pour mettre en lumière ces changements. Au-delà de l’utilisation de pellicules périmées, elle va surtout mettre en avant cette idée de chaleur et de réchauffement en exposant ses photos à de fortes chaleurs, nous a-t-elle expliqué.
Axelle de Russé est donc l’heureuse élue du jury de la Fondation Yves Rocher pour cette édition 2024 du Festival Visa pour l’Image. Mais bien d’autres photojournalistes sont mis à l’honneur lors de cet évènement riche en informations internationales et en émotions. Alors n’hésitez pas à retrouver les photojournalistes exposés et récompensés lors cette 34e édition sur le site de notre partenaire Visa pour l’Image !
Prix & bourses – Visa pour l’image (visapourlimage.com)
Photo de couverture © Jeanne Franck