Ulla Lohman, photojournaliste passionnée, née au cœur de la Forêt Noire, a été missionnée par la Fondation Yves Rocher. Exploratrice, elle est partie à Madagascar, territoire frappé par la déforestation massive, pour témoigner du travail des communautés locales engagées dans la protection des forêts et de la biodiversité...
Avant de vous engager dans cette aventure, connaissiez-vous les problèmes de déforestation à Madagascar ?
« Madagascar a été mon premier grand voyage toute seule. Quand j’ai découvert ce pays, à l’âge de 17 ans, j’ai été frappée par la déforestation massive et l’omniprésence de cette fumée émanant de multiples incendies de forêt. Ces feux sont allumés par les populations locales pour défricher et ensuite cultiver la terre. Cette pratique est dévastatrice. C’est à cette époque que j’ai compris le danger de ces feux pour l’environnement et les conséquences en matière de déforestation. Et me voilà de retour quelques années après ce tout premier voyage pour travailler sur cette problématique qui m’avait tant marquée à l’époque. »
Vous avez eu carte blanche, comment avez-vous appréhendé cette mission sur le terrain ?
« J’ai toujours perçu mon travail comme un pont. Ma démarche photographique construit des liens entre des mondes différents. A Madagascar, j’ai d’abord voulu partager le quotidien des gens pour mieux le comprendre. Les villageois m’ont accueillie chaleureusement. Ils m’ont ouvert les portes de leur maison et grâce à cette confiance, j’ai eu la possibilité de documenter leur vie et montrer la situation de cette île à d’autres personnes vivant loin d’ici. C’est essentiel pour moi de laisser s’exprimer les émotions pour raconter le monde que je vois. A travers mes photos je cherche d’abord à parler avec le cœur c’est le meilleur moyen de transmettre un message. »
Que retenez-vous de cette expérience à Madagascar ?
« Il est évident que cette situation environnementale est liée à la pauvreté et au manque d’éducation. Beaucoup de malgaches sont dans l’urgence de la survie. Ils n’ont souvent pas d’autres choix que de couper des arbres. Dans ses programmes, la Fondation Yves Rocher accompagne les villageois et les villageoises dans la réhabilitation de l’environnement en les aidant à planter des espèces locales, des arbres fertilitaires et des arbres fruitiers pour restaurer les sols. La création de pépinières est génératrice de revenus. Cet engagement, qui a du sens, les rend fiers de leur travail car ils comprennent l’importance de ce qu’ils font au niveau local. »
Pour quelles raisons avez-vous accepté de témoigner sur ces actions de reforestation ?
« J’ai tout de suite accepté cette mission. Il s’agissait, en effet, de raconter ce que des gens engagés, motivés font concrètement sur le terrain pour changer les choses. Ces travaux de reforestation sont bénéfiques pour l’environnement, les animaux et la population. J’y suis d’autant plus sensible que j’ai fait des études de gestion des ressources naturelles et j’ai appris que pour préserver un environnement il faut agir sur plusieurs facteurs. Il faut les hommes, la nature, l’industrie. Tout le monde doit s’y mettre et c’est dans cet état d’esprit que la Fondation Yves Rocher œuvre. Elle ne se contente pas seulement de planter des arbres. Elle mobilise toutes les énergies et les ressources possibles pour créer une dynamique collective. »
Que signifient les arbres pour vous ?
« J’aime voir les arbres comme une connexion, un lien. Avec leurs racines ancrées dans la terre et leurs cimes qui vont vers le ciel. C’est un peu comme s’ils étaient un pont entre nous les vivants et nos ancêtres dans le ciel. Ils sont finalement le symbole de la vie. »
Vous souhaitez en savoir plus sur nos missions photographiques ? Rendez-vous sur le site de la Fondation, onglet Nos missions photographiques !
