La sentinelle
des rivières
La pêche aux déchets
Le combat de Marie-Hélène ? Éradiquer les déchets : des fibres géotextiles censées maintenir les sols mais qui les dégradent, jusqu’aux lingettes dites “biodégradables” qui ne le sont pas, en passant par le plastique et autres serviettes périodiques, tampons hygiéniques, préservatifs, bien trop souvent jetés dans les toilettes. « Ces derniers doivent aller dans la poubelle, s’insurge Marie-Hélène. Autrement, dans les cas de fortes pluies, les réseaux de raccordement débordent avant d’atteindre les stations d’épuration. Tout se retrouve alors dans la nature ».
Le kayak contre-attaque
L’engagement de Marie-Hélène lui vient de loin, presque aussi instinctif que respirer. « J’ai grandi dans une nature préservée et intacte, se souvient-elle. Je ne connaissais pas les déchets de bords de route. Aujourd’hui, ils sont partout ». Et surtout dans les cours d’eau. Quand elle s’installe à Montpellier, Marie-Hélène se met au canoë-kayak et commence à ramasser les déchets échoués le long des lignes d’eau. C’est le déclic : « Sensibiliser le grand public : les caniveaux et les bouches d’égouts ne sont pas des poubelles ! »
Ça coule de source…
Une idée coule alors… de source : créer, avec d’autres kayakistes, une association de volontaires et de personnes condamnées à des travaux d’intérêt général pour dépolluer le fleuve tous ensemble. « Les promeneurs apprécient nos actions et nous le disent. C’est aussi très valorisant pour les personnes en réinsertion car ça contribue à leur redonner confiance en elles », sourit Marie-Hélène.
D’une rive à l’autre...
Par ricochets, Marie-Hélène contribue à dépolluer la Méditerranée, puisque tout ce qui coule dans le fleuve finit toujours dans la mer. Chaque année, près de 11 200 tonnes de déchets plastiques échouent dans ces eaux et fragilisent un peu plus l’équilibre de l’écosystème marin et la biodiversité. Avec toute son équipe de salariés en insertion et sur les directives d’un paysagiste, la kayakiste va encore plus loin en multipliant les initiatives pour végétaliser et entretenir les berges avec le grand public. Marie-Hélène veille, comme une sentinelle se doit de le faire, à rendre à la nature toute sa beauté.
