Le bonheur
est dans le pré
Un parcours fertile
Un CV long comme le bras ne suffirait guère à résumer le parcours d’Isabelle, tant ses expériences sont multiples, riches d’enseignements et de convictions. Le fil conducteur ? L’engagement. En politique, d’abord. En tant que citoyenne, finalement. « Je suis libre et sans carcan, explique-t-elle, et j’ai la possibilité de faire levier ». Un levier qu’elle actionne avec son projet Étamine, dont le sous-titre est éloquent : « De la terre à l’assiette ».
Le goût du durable
Le combat d’Isabelle ? L’accès à une alimentation saine et abordable pour tous et la préservation de l’environnement. Une double solution très concrète dans le pays roannais, qui manque de maraîchers locaux et bios et où les services de restauration en milieux scolaires peinent à se fournir en produits de qualité. Alors Isabelle, qui a toujours cru à l’impact positif de l’action collective, fédère l’ensemble des acteurs du territoire autour d’une idée : aider les agricultrices et les agriculteurs à se lancer en bio ! La ferme-test Étamine, où jeunes et moins jeunes peuvent venir expérimenter leur projet agricole, est ainsi née.
C’est bio la vie...
Nul ne connaît mieux les problématiques agricoles et environnementales qu’Isabelle. Agricultrice et éleveuse, elle a fait ce choix de vie par conviction et en dépit des obstacles. Enfant, dans la ferme de son oncle où elle passait ses vacances, Isabelle se rêvait déjà paysanne. Mais son père l’a convaincue de renoncer à ce métier, “trop dur pour une femme”. Elle se tourne alors vers une carrière de laborantine avant de revenir à ses premières amours. Années 80 : elle crée sa première ferme. En 1992, elle passe en bio. Trente ans d’expertise qui n’attendaient que d’être partagées.
Dix ans de succès ferme
La mission de l’association Étamine ? « Accompagner les maraîchers et éleveurs désireux de s’installer en bio dans la région », explique Isabelle. Pour cela, elle a créé une ferme de 13 hectares, un lieu-test où les agricultrices et agriculteurs en devenir sont accompagnés sur 3 ans, le temps d’expérimenter et de concrétiser leurs projets “grandeur nature”. « Nous avons aussi créé un moyen d’optimiser l’exploitation de petites surfaces en bio tout en économisant les ressources en eau », sourit Isabelle. Résultat : plus 21 paysans formés au bio à Étamine en dix ans. Une avancée essentielle pour l’avenir de la planète et des générations futures.
